525ème jour sans ma fille
522ème jour sans ma fille
Une passerelle déjà fragile et étroite entre parents et enfants.
Article paru dans le Dauphiné Libéré de Grenoble, le 21 octobre 2011.
-Dis papa, pourquoi y'a des banderoles à tes fenêtres, et aussi à la Passerelle?
-Parce que, ma fille, eux aussi sont indignés! Il y a 40 familles prises en otage par le manque de moyens accordés par l'Etat. Et qui attendent 2012 pour s'embrasser... dans le meilleur des cas.
518ème jour sans ma fille
Pascal Patenotte
Si vous passez par là, le salon est allumé, chaque nuit. Depuis très longtemps, trop longtemps. C'est un hommage à ma fille. Ma bougie pour dénoncer la calomnie, les lenteurs et les manques de moyens de la justice. Et l'inquiètude d'un père qui attend son enfant.
Boulevard Maréchal Foch, à Grenoble. Un boulevard privé des petits pieds de ma fille depuis 518 jours.
Nina au Maroc.
Dans ma chronique du 23 février 2011 (17ème jour de grève de la faim), je parlais d’un gamin, Pierre, dont les parents sont amis de mes propres parents en Lorraine. Ce petit garçon de 8 ans portait le badge de soutien « Le Droit des Pères » et priait à l’église pour le retour de ma fille parmi nous (je ne suis pas croyant mais j’y suis très sensible). Cet été, en vacances à Agadir, cette famille a rencontré des grenoblois informés de l’histoire de ce père qui se bat contre l’infamie, la lenteur de la justice et les moulins à vent. Les petites actions portent leurs fruits. On continue la lutte. Les tracts jaunes que je vais (et mes proches) prochainement redistribuer), ce blog , le Dauphiné Libéré, mes fenêtres placardées « xxx jours sans ma fille » et illuminées chaque nuit. Je continue plus que jamais à crier l’injustice, et lancer mes bouteilles à la mer, chaque jour. Victime d’accusations mensongères, je le dis haut. Ce n’est pas à la femme violée d’avoir honte, et ce n’est pas à l’homme calomnié de se cacher. Merci à Rachel et à sa famille d’avoir par vos mots fait vivre ma fille au Maroc. Nina au Maroc !
- Dis Papa, quand la psychologue m’a dit que tu venais la rencontrer pour prendre des nouvelles de moi, j’ai dit « encore ! »
- Oui je sais, ma fille, elle n’a pas été capable de me dire si c’était de surprise ou de lassitude. Mais je sais que ce mot n’est pas de toi. Tu es intelligente, prise en plein flagrant délit de conflit de loyauté. C’est bien, continue à te protéger. Tu as bien compris que si tu disais « chouette, papa est venu », tu en paierais l’addition. Et privée de dessert, tu n’aimes pas ! Je t’aime ma fille, je ne lâcherai jamais, le temps qu’il faudra.
501ème jour sans ma fille.
"Le respect des décisions de justice, accordant un droit de visite et d'hébergement au parent chez qui l'enfant ne réside pas habituellement, est fondamental dans l'intérêt même de l'enfant. L'article 227-5 du code pénal prévoit que le fait de refuser indûment de représenter un enfant mineur à la personne qui a le droit de le réclamer est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende."
Dans la pratique, ces mères bénéficient de l'indulgence du tribunal, souvent elles ne sont sanctionnées que d'un avertissement. A suivre, le 8 novembre.
Conclusion de ma convocation, hier, chez la juge d'instruction: je bénéficie du statut de témoin assisté; un pas vers la vérité. Mais la justice est lente, l'aboutissement d'une situation comme la mienne se situe au terme de 3 ans. Ces mères le savent. Et la construction de l'enfant dans tout ça! Donc la lutte continue, je n'attendrai pas 2013 pour embrasser ma fille.
- Tu sais, papa, j'ai lu le mot que tu as écrit sur le cahier d'école! "PAPA" en gros!
- Oui, ma fille, mais j'ai du appuyer fort sur le stylo, car depuis 501 jours, il y a une cécité "du 7ème jour" qui veut exclure le mot "papa" de ton dictionnaire.
Je t'expliquerai, on aura le temps, un jour tu auras 10 ans, 20 ans et 30. Et tu liras "J'irai cracher sur vos tombes" de Boris Vian. Je te ferai aimer la littérature, et détester l'injustice.
495ème jour sans ma fille.
LE PARQUET QUI GRINCE...
Chaque matin, Nina se réveillait à 7 heures, spontanément, parfois 7 heures moins 5. De ma chambre, je l'écoutais parler à ses amies peluches et poupées. Puis j'entendais le parquet grincer sous ses petits pas de fille de 4 ans. J'entrouvrais discrètement un oeil, l'apercevais avec son doudou blanc (plus très blanc) dans ses bras, je faisais semblant de dormir. Elle me tirait alors le nez, puis les oreilles dans un mouvement de gauche à droite, en disant "Papa, j'ai faim!". Je ronflais de plus belle... puis bondissais sur elle, la serrais dans mes bras et l'embrassais. Et je m'exclamais " Ah ah! petit bisou magique du matin".
S'il m'arrivait d'être réveillé avant elle, lisant dans mon lit, dès que j'entendais ses petits pas, vite, j'éteignais la lampe de chevet, pour ce petit jeu du matin.
Ma fille, près de 500 jours que le parquet n'a pas grincé sous tes petits pas. A ton retour, il grincera un peu plus fort, tu as du prendre quelques centaines de grammes depuis mai 2010.
- Dis Papa, je savais bien que tu faisais semblant de dormir. Et moi aussi, j'aimais bien ce petit bisou magique du matin!
Je suis convoqué le 8 novembre prochain au Tribunal Correctionnel de Grenoble pour y être entendu en qualité de victime, suite à mes plaintes hebdomadaires pour non présentation d'enfant, de juillet 2010 à mai 2011.
492 jours sans ma fille
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Entre ma fille et moi… un Papillon.
Un dessin d’enfant, une richesse d’informations ! Sur celui-ci (dernier cadeau de ma fille, datant de la fête des pères 2011), que lit-on ? Deux êtres visiblement de sexe féminin… puisque portant une robe. Deux êtres qu’une génération sépare, mais de taille identique, quelle étrangeté ! Il m’a toujours semblé que les enfants –du moins en bas âge- étaient plus petits que leurs parents. Et là, en l’occurrence, il s’agit d’une mère et de sa fille. Quelle confusion dans l’esprit de cette enfant ! Confusion ! Est-ce bien certain ? Il manque les deux jambes à l’une d’elles. Les jambes ne servent-elles pas à tenir debout et à avancer. Intéressant !
Et moi, le papa, où suis-je ? Zut, c’était mon cadeau de fête des Pères, après tout ! Ah ! Me voici, l’Arbre, symbole paternel par excellence, l’enracinement, le passé, la solidité.
Et sur cet arbre, que vois-je ?
Un Papillon. Le Papillon : la pensée libre de ma fille.
Eh oui! on n’emprisonne pas la pensée. La bouche muselée ou le discours emmuré, la pensée reste libre.
Quelque part, entre ma fille et moi se promène un papillon. Le jour où l’on interdira aux enfants privés de leur père de dessiner des arbres ou des papillons ….ils dessineront des fleurs et des libellules.
Cette approche sommaire et ludique d’interprêtation n’est pas de moi. Je me garderais bien de jouer les apprentis psychologues, d’autres le font très bien à ma place, depuis quelque temps.
Bientôt 500 jours d’absence.
- Dis papa, tu le vois le papillon ?
- Oui, je le vois à chaque instant, je lui chuchotte mes je t’aime et ma patience. Quand il se posera sur ta main, regarde bien….tu me verras sourire.
Convocation chez le juge le 29 septembre 2011. Je vais enfin pouvoir m’exprimer devant cette justice pour la première fois depuis mai 2010, oui j’ai bien écrit : mai 2010.
482 jours sans ma fille
VOUS AVEZ DEMANDE LA JUSTICE … NE RACCROCHEZ PAS ….
Vous avez demandé la Justice… veuillez patienter. Vous avez demandé la Justice… veuillez patienter.
Voici le message que j’entends à chacun de mes appels, depuis 482 jours. Sauf que pour me faire patienter, au lieu de me faire entendre une musique barbante, la justice m’a offert un cadeau…un geste commercial, dirait-on. Oui, j’ai la possibilité de rencontrer ma fille au sein d’une association, le temps de la procédure. Sauf que…cette association a une liste d’attente…. jusqu’en…2012. Manque de moyens, attente de subventions de l’état. Donc cette justice m’offre un maigre cadeau que je ne puis ouvrir. Et cette justice n’ignore pas les difficultés que rencontre cette association : 2,5 professionnels pour 250 familles !!!
Les blogs et les réseaux sociaux sont une source d’informations pour la police et la justice. Je me garde donc d’écrire aujourd’hui ce que je pense de ce système qui prive une fille de 5 ans de son papa.
Tout sera écrit, en temps voulu, dans « Chaussures sans lacets ».
Je suis un homme déterminé, blessé et en colère. Jusqu’à quand un homme peut-il supporter l’injustice ?
482 jours sans embrasser ma fille, ni la serrer dans mes bras. 482 jours !!!
Merci ma famille, merci mes amis, merci mes anonymes. La lutte continue, et continuera jusqu’au retour de Nina, et même après.
Ma fille, j’espère que tu as passé une belle rentrée scolaire. Je serai à ton école lundi prochain pour la réunion de parents.
- Dis papa, pourquoi tu as mis une majuscule à Justice ?
- Pardon ma fille, je crois que je me suis trompé. Une majuscule, ça se mérite.
