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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 18:22

Ton prénom dans le couloir de l'école, classe de CP.

 

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Jeudi 3 janvier 2013, je me rends à l'école pour rapporter les cahiers et classeurs que j'étais allé chercher le jour des vacances de Noel (comme je le fais depuis près de 3 ans, avant chaque congé scolaire). Je pose mon doigt sur la sonnette, le directeur m'ouvre. Lui expliquant le motif de ma visite, il me dit "vous pouvez les apporter à Madame B. vous connaissez sa classe!". Sur la porte, un trombinoscope avec ta petite frimousse, un peu triste ou pensive. J'hésite à frapper, je regarde ton prénom au dessus de ton manteau que je touche du bout des doigts. Je m'assieds sur le banc accolé à ta classe. Peut-être quelqu'un a-t-il vu ce père, assis, la tête plongée entre ses mains. Ce père qui revivait les derniers jours où je t'accompagnais à l'école, en mai 2010. A 16h20, je venais te chercher, parmi les premiers parents, conscient déjà que chaque minute était une perle d'or. Au fond de la classe, ta maîtresse annonçait le papa de Nina, et tu courais vers moi. Chaque fois, Pascale, l'institutrice disait "Nina, on ne court pas dans la classe"....mais chaque fois tu courais vers moi, avec ton doudou dans la main. Et je m'agenouillais pour t'embrasser et te serrer dans mes bras..

 

J'ai frappé, ton institutrice a ouvert la porte. Je lui ai remis cahiers et classeurs que j'avais signés à chaque bas de page. Je t'ai aperçue à 6 ou 7 mètres de moi, parmi tes camarades de classe, je t'ai sourie, avec un coucou de la main. Tu restais surprise, étonnée.

Puis je suis sorti de l'école, les mains légères et le coeur lourd. Je me suis souvenu de tes questions et interrogations, à la Passerelle, quand tu me disais "c'est pas facile pour moi à l'école, mes copines me demandent si j'ai un papa, ou pourquoi je ne le vois pas beaucoup, et je ne sais pas quoi répondre!". J'espère qu'aujourd'hui, ma fille, tu sais y répondre, ton papa existe. Il était à l'entrée de ta classe ce jour-là.

 J'ai marché longtemps, lentement, dans les rues de Grenoble, en pensant à tous ces moments volés... et à ceux qui nous attendent.

 

Etat des lieux: je n'ai pas embrassé ma fille depuis fin novembre 2012, j'ai sollicité une audience Jaf en octobre, pour le rétablissement de la résidence alternée...

Il m'a fallu près d'un mois pour poser ces quelques mots, parfois l'émotion doit être digérée pour ne devenir qu'une larme d'encre. Une larme de bonheur de ces quelques secondes volées.

 

Je vous remercie du fond du coeur, ma famille, mes amis, mes connaissances, mes anonymes, pour votre soutien et votre fidélité.

 

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commentaires

Y
...
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N
C'est et c'est Beau ! Merci pour ce partage Pascal !<br /> A bientôt,<br /> Nicolas.
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L
Comment ne pas avoir les yeux remplis de larmes en lisant cela? Comme il est long à arriver ce courrier du JAF! Attendre, toujours attendre...les jours se suivent et Nina est privée de son<br /> papa..Respecter la loi...attendre qu'elle se décide enfin à appliquer les droits d'un papa qui cache ses larmes et reste fort, debout. Qui attend sa fille pour tout simplement vivre une vraie vie,<br /> ne plus être en "mode pause" et respirer à plein poumons.Passer des nuits reposantes enfin, savoir Nina à coté dans sa chambre, ne plus guetter la boite à lettres. Fermer une fois pour toute cette<br /> parenthèse de vie déchirée. Que la petite Nina soit définitivement rassurée qu'on ne lui volera plus son papa. Ces jours de délivrance arrivent, trop lentement mais ils arrivent. Soit forte Nina ,<br /> ton papa est là. Forces à toi Pascal, tu es un sacré homme, un vrai PAPA, merci à toi de montrer que ça existe.Et merci pour ce partage, si dur à écrire je me doute bien. Même si on ne peut<br /> imaginer une telle souffrance lorsque chaque jour on à le bonheur d'embrasser ses enfants.
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