492 jours sans ma fille
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Entre ma fille et moi… un Papillon.
Un dessin d’enfant, une richesse d’informations ! Sur celui-ci (dernier cadeau de ma fille, datant de la fête des pères 2011), que lit-on ? Deux êtres visiblement de sexe féminin… puisque portant une robe. Deux êtres qu’une génération sépare, mais de taille identique, quelle étrangeté ! Il m’a toujours semblé que les enfants –du moins en bas âge- étaient plus petits que leurs parents. Et là, en l’occurrence, il s’agit d’une mère et de sa fille. Quelle confusion dans l’esprit de cette enfant ! Confusion ! Est-ce bien certain ? Il manque les deux jambes à l’une d’elles. Les jambes ne servent-elles pas à tenir debout et à avancer. Intéressant !
Et moi, le papa, où suis-je ? Zut, c’était mon cadeau de fête des Pères, après tout ! Ah ! Me voici, l’Arbre, symbole paternel par excellence, l’enracinement, le passé, la solidité.
Et sur cet arbre, que vois-je ?
Un Papillon. Le Papillon : la pensée libre de ma fille.
Eh oui! on n’emprisonne pas la pensée. La bouche muselée ou le discours emmuré, la pensée reste libre.
Quelque part, entre ma fille et moi se promène un papillon. Le jour où l’on interdira aux enfants privés de leur père de dessiner des arbres ou des papillons ….ils dessineront des fleurs et des libellules.
Cette approche sommaire et ludique d’interprêtation n’est pas de moi. Je me garderais bien de jouer les apprentis psychologues, d’autres le font très bien à ma place, depuis quelque temps.
Bientôt 500 jours d’absence.
- Dis papa, tu le vois le papillon ?
- Oui, je le vois à chaque instant, je lui chuchotte mes je t’aime et ma patience. Quand il se posera sur ta main, regarde bien….tu me verras sourire.
Convocation chez le juge le 29 septembre 2011. Je vais enfin pouvoir m’exprimer devant cette justice pour la première fois depuis mai 2010, oui j’ai bien écrit : mai 2010.